Vélo au fil de l'eau

Ce blog "Vélo au fil de l'eau"  a été conçu comme un carnet de route à l'intention des mes parents et amis qui souhaitaient suivre mon périple.

Je l'ai tenur au jour le jour. En de rares cas les mauvaises liaisons Internet n'ont pas permis d'enregistrer de photos et le texte s'est résumé à sa plus simple expression

Les comptes rendus quotidiens ci-dessous sont donnés en ordre chronologique inverse, le premier ( 11 mai) est donc en bas de cette page et la dernière étape (3juillet)  est placé immédiatement sous ce préambule. 

Sur la carte les couleurs représentent une étape. 

Le 3 juillet j'ai enfin parcouru la demi étape Venois-Soing, soit 65,5 km que j'avais évitée lors de mon vrai départ le 13 mai par crainte de la distance que je trouvais excessive, à tort, la suite l'a prouvé.

Juste pour le plaisir et la beauté de la carte.

carte finale

65,5 km

parti de Vernois à 8 heures ce 3 juillet, temps superbe, sans vent, mais devenant très chaud en fin de matinée, 35° il était temps d'arriver. 

Ce dernier parcours avait un double objectif : achever la boucle qui passe ainsi à 3 192,5 km et aussi de tester le restaurant ouvert par Mathieu et Fanny à Soing. Ça valait le petit effort, c'est incontestable. 

Françoise m'a rejoint et nous sommes rentrés en voiture, heureusement car je n'aurais pas aimé rouler avec cette chaleur de fournaise. 

Cette fois l'aventure est bien terminée, le nomade solitaire est rentré dans le rang. Je suis à nouveau un sédentaire voué au jardin et au verger. Jusqu'à quand ?

Rupt sur Saône, le donjon et l'église. 

112 km

C'EST FINI

DEJA OU ENFIN ?

Départ de Pontailler par la voie bleue qui longe la Saône, à Heuilley sur Saône je prends la voie verte qui suit le canal  "entre Champagne et Bourgogne" jusqu'à Heuilley Cotton. C'est une très belle voie cyclable en site propre sauf quelques kilomètres quand le chemin de halage n'est pas encore bitumé, il serait d'ailleurs plus praticable que celui du canal du midi. Après Heuilley Cotton c'est la route, il n'y a plus de voie cyclable, mais je suis sur mes terres. Arrivé à Chalindrey à quelques kilomètres d'Heuilley Cotton je bascule dans le bassin versant de la Mance (en Haute Marne on dit l'Amance, mais foin de sémantique) et je fini mon voyage "au fil de l'eau" en suivant cette belle rivière, je devrais dire MA belle Rivière.

A Pisseloup, 7 km de Vernois, surprise! Françoise arrive en sens inverse, retrouvailles, pas de détails. Quelques derniers coups de pédales et c'est Vernois après 40 jours d'absence dont 33 en selle. On pourrait dire 32 journées car le premier jour et à l'arrivée à Nîmes je n'ai pédalé que le matin

3 127 km, 218 heures et 28 minutes sur le vélo.

Cette distance ne correspond pas à la somme des distances journalières car elle prend en compte TOUS les déplacements effectués à vélo : courses, visites en ateliers ou petite balades lors d'une étape, alors que les distances parcourues chaque jour sont comptées au GPS d'hébergement à hébergement.

Aucun incident mécanique si ce n'est une béquille et le porte bidon cassés, même pas une crevaison.

Je ne suis pas en mesure d'exprimer ce que je ressens, je vais laisser décanter avant d'écrire l'épilogue. Il y aura donc une suite, restez vigilants.

114 km sans difficulté

Au départ de Saint Marcel dans la banlieue de Chalon où résident mes hôtes d'un soir, Noëlle et Lucien, ce dernier m'accompagne d'abord dans une supérette ouverte le dimanche matin, puis jusqu'à la sortie de l agglomération de Chalon. 

Ensuite j'ai suivi la voie bleue qui, comme son nom l'indique est une voie verte qui suit la Saône de Chalon à Pontailler où je campe ce soir. J'ai pris quelques libertés avec cet itinéraire car je voulais avancer pour arriver à Vernois demain, donc j'ai un peu rogné quelques méandres. 

Soirée d'adieu marquée par un quart de vin blanc avec des olives et un colonel, quelle fête mes amis.

Toujours cette ambiguïté, la joie de retrouver ma douce Mie et un peu de nostalgie d'abandonner cette liberté que donne le voyage à vélo. 

Je vais souffler un peu avant les vacances des petits, mais je repartirai, sans doute moins longtemps. Si d'aventure quelque lecteur assidu avait envie de tenter une telle expédition on peut me contacter au 06 31 77 97 32. 

mon hôte, Lucien

dernier campement

Là où je retrouve la Saône

89 km 

Petite étape, je loge chez Noëlle et Lucien qui m'ont reçu au titre du programme Warmshowers. C'est bien agréable de passer une vraie soirée familiale, ça change du camping ou de l' hôtel anonyme. Naturellement échange sur le voyage à vélo mais aussi sur la famille, enfants, petits enfants. 

Sur le plan cycliste, journée sans difficultés; au départ je prends le parti de la route départementale qui longe le canal au plus près de préférence à l'itinéraire officiel qui divague inutilement dans la campagne, d'autant que cette route au demeurant excellente est assez peu fréquentée.  La traversée de Montceau les mines s'effectue sans encombre bien que je n'aie vu aucune piste cyclable, mais il suffit de suivre le canal,  peut être n'aime-t-on pas les cyclistes dans cette ville.

Il y a quelques tronçons en site propre et à partir de Saint Léger sur Dheune une très belle voie verte jusqu'à Chalon. Aussi je roule bien et je suis à Chalon peu après 16 heures. Le temps de faire un petit tour en ville et je rejoins mes hôtes d'un soir. 

J'ai croisé ma trace du troisième jour, donc j'ai fait le tour de France, même s'il est un peu racourci, le compteur du vélo indiquait 2 893 km et 204 heures en selle. 

J'ai retrouvé la Saône, j'attaque donc la dernière ligne droite, ce qui est une façon de parler car cette belle rivière est loin d'être un canal rectiligne. 

123 km, et facilement compte tenu des routes suivies, plus roulantes les unes que les autres. 

Départ à 8 heures 30,  il n'y a pas de tente à plier et le petit déjeuner est servi. Au départ très belle voie cyclable toute neuve,  c'est le début de la voie verte "la Loire en Bourgogne" ce tronçon sera inauguré officiellement demain samedi. Ça roule tout seul et j'avance vite (18 de moyenne). Cette voie s'arrête provisoirement à Decize. À partir de là l'itinéraire officiel quitte le canal latéral à la Loire, je ne veux pas le prendre car il ferait perdre du temps. L'autre option serait le chemin de halage qui n'est pas très bon, reste la route départementale qu'un cycliste avec qui je roule un moment me conseille, l'intérêt de cette route est d'être très peu fréquentée et parfaitement revêtue, ce qui me permet de maintenir le rythme, son immense inconvénient c'est de traverser une campagne rigoureusement sans intérêt et d'être droite à n'en plus finir, on ne peut pas tout avoir.

À Diou on retrouve une voie verte qui longe le canal jusqu'à Paray le Monial, où je ne m'arrête pas malgré l'intérêt de la basilique mais j'y suis déjà venu deux fois. Après Paray le Monial je reprends la départementale qui longe rigoureusement le canal du centre (on a quitté le latéral à la Loire à Digoin où je fais mes adieux à la Loire).

Cette route, que je suivrai encore demain, me conduit à Palinges où je campe. 

J'ai donc quitté la Loire que je suis depuis Saint Brévin pour suivre le canal du centre pendant 2 jours, ensuite ce sera ma belle Saône jusqu'à la maison. Encore trois jours de route si je ne m'endors pas. Je suis heureux d'en finir, mais comme toujours en pareilles circonstances il y a un peu de nostalgie, j'ai vu tellement de choses, tellement de paysages, rencontré tant de gens, parents, amis ou inconnus croisés au hasard du chemin. Enfin au bout il y a ma douce Mie.

Entre hier et aujourd'hui j'ai vu 4 écureuils, dont un qui a couru devant moi sur une trentaine de mètres avant de grimper à un chêne.  J'ai aussi vu un chevreuil et un lièvre. 

Le pont canal de Digoin

Adieux à la Loire

117,5 km.

Ça aurait pu être une étape sans histoire : voie cyclable parfaite, alternance de voies propres, de petites routes, de levées plus ou moins proches du fleuve avec de très belles vues sur la rivière, c'est vraiment une merveille avec ses îles, ses courants puissants ou au contraire ses zones de calme. Mais, hé oui il y a un mais, j'avais prévu de dormir à Nevers, à l'hôtel car la météo semblait pessimiste.10 km avant Nevers je rattrape un couple déjà rencontré; il me disent aller à Chevenon où se trouve un camping ça m'arrangerait bien je dois passer dans ce bourg demain sur la route vers Decize, donc je gagne près de 20 km, donc je file vers Chevenon. Arrivé là il commence à pleuvoir, au poil pour camper, pas de camping annoncé, j'avise un petit groupe d'hommes très affairés autour de quelques bouteilles de rosé au bord du stade et je leur demande où se trouve le camping, réponse : il est fermé depuis 4 ans. Je leur demande s'il serait possible d'utiliser un des barnums plantés sur le terrain de foot, bof oui, enfin il faudrait demander au président, au Maire il est pas commode le maire. ça commence à sentir le roussi ...... L'un me propose d'essayer de voir à Nevers, 20 bornes à ajouter aux 117, 5 déjà parcourues !!!!! Je m'inquiète d'une chambre d'hôte, et l'un d'eux me propose de voir le café restaurant qui ferait des chambres, je me precipite et ça marche ! Ce n'est pas vraiment un hôtel mais j'ai un lit, une douche et de quoi manger.  Tout est bien qui finit bien

75 km

Aujourd'hui j'ai décidé d'être raisonnable, départ tardif, vers 9 heures 30, vitesse paisible à 17 avec un vent favorable. Je fais même du tourisme et m'arrête un long moment à l'abbaye St Benoît de Fleury sur Loire, descente à la crypte où reposent les reliques de Saint Benoît ramenées là après le pillage du Mont Cassin par les lombards.

Ensuite fin d'étape tranquille après les courses et un pique nique à Sully sur Loire. 

Une anecdote quand même, arrivé à Briare où je compte camper je téléphone pour vérifier si il y a de la place et là on m'annonce qu'il y a bien de la place mais pas d'eau chaude, ça me refroidit un peu. Donc je continue jusqu'à Chatillon sur Loire à 4,5 km de là.  Douche, lessive, courses,  je m'offre une demi bouteille de rosé. Pas très frais, mais au camping une association terminait un apéro et on me propose 2 bouteilles pleines de glace que je vide dans ma caisse cuisine où je transporte tout mon attirail, ce sera mieux que tiède. 

Saint Benoît sur Loire

Gien sur l'autre rive

Le pont canal de Briare qui franchit la Loire

Journée ordinaire sur la piste jusqu'à Beaugency, il y a là un camping sympa mais il est trop tôt pour s'installer, 15 heures à peine. Donc je contacte le gîte d'étape de Saint Mesmin, mais le gîte n'existe plus, mais il y a un camping à Meung sur Loire. 

Donc je roule, arrivé là on me dit d'un air navré que le camping n'existe plus. Je fonce vers Orléans pour m'entendre dire que le camping est complet !!!!!!!!!!

Je re-enfourche mon brave vélo direction Jargeau et son camping ouvert, plein de sanitaires propres, je fais très vite affaire avec le tenancier, avant la douche.

La route  : une succession de voies propres, de petites routes, de levées  et le spectacle de la Loire si bleue, pleine d'oiseaux est un ravissement. A noter que la traversée d'Orléans est des plus faciles grâce à un affichage "Loire à vélo" sur le sol

Une jolie famille

91 km

Au départ de Langeais, il pleut et même bien, ça durera jusqu'à 10 h 30 sans discontinuer, ensuite le temps restera couvert jusqu'à l'heure où j'écris, 21heures. Très peu de vent, plutôt favorable hé oui ça peut arriver.

L' itinéraire suit alternativement des levées, des voies en site propre et des petites routes qui sinuent dans une campagne faite de prés, de champs de céréales et de vignes, le seul inconvénient est dans le fait que ça monte assez sec, bien sûr arrivé en haut ça redescend. 

Une seule anecdote : à Amboise après quelques tâtonnements j'avise un panneau Loire à vélo direction Blois, bonne affaire me dis-je c'est une petite rue de 50 mètres de long qui donne sur une jolie place. Arrivé là un autre panneau indique Tours comme j'en viens je m'interroge, au verso on retrouve la direction Blois, demi tour pour constater que j'avais bien vu la direction de Blois sur le premier panneau. Après consultation du GPS, cette direction semble la bonne et là je me dis qu'un habitant facétieux ou mal intentionné aura retourné le second panneau, pour que je tombe dedans (le panneau). Un couple de hollandais cyclistes se posait les mêmes questions, en hollandais il va sans dire.

Comme l'auberge de jeunesse de Blois ne répond pas (ce qui est une constante desAJ), je décide de m'arrête au camping de Chaumont sur Loire malgré le temps incertain.  Nous verrons bien. 

Cette partie de mon voyage est incontestablement une des plus belles mais me semble bien longue, il faut dire que je l'emprunte pour la troisième fois et que je suis parti depuis plus d'un mois. Il me tarde de rentrer et le découragement n'est pas loin. Il faut tenir, mais il m'arrive de me demander ce que je fais là. 

la cathédrale de Tours

En arrivant à Chaumont, une île sur la Loire pleine d'oiseaux blancs et quel vacarme